Samedi 05 juillet 2025 9 Mouharram 1447

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Le jour où Kadhafi a proposé à Frédéric Mitterrand de passer la nuit avec lui … Dans un livre-confessions, l’ancien ministre de la Culture raconte comment le dictateur libyen a tenté de le retenir dans sa tente.

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L’histoire remonte à la fin des années 70, début des années 80. Frédéric Mitterrand, alors journaliste, se rend en Libye pour interviewer le colonel Muammar Kadhafi, tué en 2011. Ce dernier lui propose alors de passer la nuit avec lui dans sa tente. La proposition, qui dépasse la simple hospitalité, est déclinée par le journaliste. Cette anecdote est racontée dans le dernier livre de l’ex-ministre de la Culture, Mes regrets sont des remords, paru le 3 novembre, dans lequel Frédéric Mitterrand raconte qu’il aurait pu devenir la « princesse du désert » du dictateur.

L’homme, qui n’est pas avare de détails sur sa vie privée et notamment sur sa sexualité, est revenu sur cet épisode sur Europe 1. « C’est vrai. J’étais très mignon en ce temps-là », raconte Frédéric Mitterrand, visiblement très amusé. « Je ne le savais pas, mais on me l’a confirmé : Kadhafi était à géométrie variable », ajoute-t-il, en référence à l’orientation sexuelle supposée de Kadhafi.
Un refus, mais…
Frédéric Mitterrand parle d’un « piège » qu’a tenté de lui tendre le « colonel ». « J’étais totalement en son pouvoir, cela a été compliqué de s’échapper », dit-il, sans préciser les détails de cette rencontre. L’ancien ministre français précise avoir décliné la proposition, pas pour des raisons politiques, mais à cause du « processus physique de dégradation physique très important » déjà entamé à cette époque chez Muammar Kadhafi. Mais, plus surprenant encore, il reconnaît à la radio qu’il aurait pu se laisser tenter. « Le jeune Kadhafi, tel Rudolph Valentino à ses débuts, j’aurais peut-être réfléchi un peu plus », lâche-t-il, hilare.
Une anecdote racontée avec insouciance qui contraste avec les dérives sexuelles rapportées au sujet du dictateur libyen, après son départ forcé du pouvoir puis sa mort en octobre 2011. Muammar Kadhafi, qui multipliait les conquêtes, est accusé d’avoir réduit de nombreuses femmes en esclavage sexuel, notamment certaines de ses « amazones » qu’il présentait comme ses gardes du corps.

Réunion de Paris sur la Libye … Des défections et des divergences de fond

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Du côté de Tripoli et du gouvernement d’entente, on espère toujours parvenir à recoller les morceaux et à convaincre les Libyens de se réconcilier.

Les autorités françaises ne doivent certainement pas être satisfaites de la rencontre sur la Libye qu’elles ont organisée lundi soir à Paris. Il y a de quoi. En plus de certaines absences de taille, le tour de table qui devait réunir les principaux «parrains» de l’ex-Jamahiriya n’a débouché sur rien de concret. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, s’est pratiquement retrouvé à présider une réunion d’experts en raison de la défection de plusieurs ministres, dont celle de son homologue égyptien.

L’objectif de Paris était de réunir les «parrains» des deux camps qui se disputent actuellement le pouvoir (Turquie et Qatar d’un côté et Egypte, Emirats et Arabie Saoudite de l’autre) pour les amener à construire un consensus sur la formation d’un gouvernement plus inclusif possible et faisant notamment toute la place au maréchal Khalifa Haftar et à ses hommes. Ce n’est un secret pour personne, ce dernier veut avoir le commandement de l’armée (état-major et MDN) et du ministère de l’Intérieur. Cette demande a été jugée tout simplement irréaliste par le bloc de Tripoli.

Ce forcing de la France — que les observateurs présentent en grande compétition avec les Italiens pour truster les ressources pétrolières — risque d’alimenter davantage les hostilités entre les deux camps qui s’affrontent en Libye, d’autant que l’Egypte estime que l’Est libyen tombe dans la zone naturelle d’influence et que c’est une question relevant de sa sécurité intérieure.

Enjeux géopolitiques énormes

C’est ce qui pourrait d’ailleurs expliquer la défection du représentant de l’autorité égyptienne à cette rencontre à laquelle n’ont pris part ni les pays voisins de la Libye et encore moins Fayez El Sarraj, président du Conseil présidentiel libyen. Au moment de la réunion, il était à Alger avec son ministre des Affaires étrangères pour une visite officielle de deux jours.

L’intérêt accru des monarchies du Golfe et des Occidentaux pour la Libye s’explique par le fait que le dossier libyen renvoie à des enjeux géopolitiques et économiques considérables. La compétition est particulièrement serrée entre les grandes puissances. L’Egypte, quant à elle, semble avoir adopté la «doctrine dite de l’étranger proche». Elle veut clairement s’assurer plus qu’un droit de regard en Libye.

Du côté de Tripoli et du gouvernement d’entente, on espère toujours parvenir à recoller les morceaux et à convaincre les Libyens de se réconcilier. A ce propos, le ministre libyen des Affaires étrangères, Mohamed Tahar Siyala, a réitéré, lundi soir à Alger, «le souci du Conseil présidentiel libyen et du Gouvernement d’union nationale de concrétiser la réconciliation nationale en Libye comme solution efficace à la crise dans le pays».

Dans une conférence de presse co-animée avec le ministre algérien des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, M. Siyala a fini néanmoins par reconnaître que «les ingérences étrangères affichées ou masquées entravent la réconciliation nationale en Libye» et fait remarquer que la diplomatie libyenne s’attelait actuellement «à convaincre les autres parties de laisser les Libyens décider de leur avenir par eux-mêmes».

Paradoxe et double discours

A l’occasion, le ministre libyen a appelé une énième fois la communauté internationale à exercer des pressions sur les parties entravant le processus de règlement politique en Libye pour les amener à interagir positivement avec les efforts consentis par le Conseil présidentiel et le Gouvernement d’union nationale. M. Siyala a affirmé en outre que «toute option qui prône la renégociation de l’accord politique ne fera qu’entraver le processus de règlement pacifique de la crise».

Il a estimé que la situation en Libye n’avait pas besoin d’une renégociation d’un accord objet d’un consensus international, dont celui de l’ONU, du Conseil international de sécurité, de l’Union africaine et de la Ligue arabe. «L’accord politique est la base du règlement de la crise» en Libye, a-t-il martelé. Il semble que les grandes puissances, qui ont pourtant tout fait pour permettre à Fayez El Sarraj de se retrouver à la tête du Conseil présidentiel libyen, pensent maintenant tout autrement. Et c’est justement là le paradoxe. Mais c’est aussi cela l’art d’exceller dans le double discours.

Zine Cherfaoui

La Libye face au risque de guerre civile … El Sarraj à Alger pour parler de l’impasse libyenne

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Les pays voisins de la Libye ont prévu de se retrouver en ce mois d’octobre à Niamey. Leurs efforts consisteront à faire en sorte que la Libye ne vole pas en éclats.

Le président du Conseil présidentiel du gouvernement d’entente nationale de Libye, Fayez El Sarraj, est depuis hier à Alger pour une visite officielle de deux jours. Cette visite intervient dans un contexte extrêmement tendu en Libye, où le gouvernement local reconnu par la communauté internationale et le Parlement de Tobrouk s’adonnent, depuis mars dernier, à un véritable bras de fer.

Les nombreuses rencontres prévues entre Fayez El Sarraj et les responsables algériens, dont le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le ministre des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, sont destinées justement à faire le point sur cette inquiétante crise ouverte. Soutenu par les forces armées du maréchal Khalifa Haftar, le Parlement de Tobrouk, reconnu internationalement également et dirigé par Aguila Saleh, s’entête à refuser d’accorder sa confiance au gouvernement d’entente.

Cette situation de blocage fait prendre le risque à la Libye de sombrer à nouveau dans la guerre civile. Les craintes d’un affrontement entre Tripoli et Tobrouk (il y en a déjà eu cette année) sont fondées, surtout que le maréchal Khalifa Haftar a encore rejeté, la semaine dernière, les appels à la réconciliation nationale de Fayez El Sarraj. Pis encore, il refuse lui aussi de composer avec le gouvernement d’entente.

Refus de dialoguer

Pourquoi ce refus de dialoguer ? Pour lui, «Tripoli est prise en otage par les milices». L’armée qu’il dirige, a-t-il encore soutenu, ne travaillera qu’avec le Parlement élu et reconnu installé à Tobrouk. Dans les faits, c’est plutôt le Parlement de Tobrouk qui obéit aux injonctions de cet ancien officier de l’armée de Mouammar El Gueddafi qui fut, un temps, chargé de guerroyer dans le nord du Tchad.

Khalifa Haftar est le véritable homme fort à Benghazi, un rôle qu’il a l’air d’affectionner et surtout de vouloir jouer jusqu’à la reconquête de Tripoli. Dans un récent entretien accordé à l’agence de presse américaine Associated Press (AP), Khalifa Haftar laisse entendre entre les lignes qu’il est le leader qu’il faut pour les Libyens et qu’il est capable de sortir la Libye du chaos dans lequel elle se trouve depuis 2011.

Haftar a considéré en outre, lors de son interview, que «les militaires élus pour diriger des pays réalisent de grands succès», donnant l’exemple de son grand «allié, le président égyptien Abdelfattah Al Sissi». Sa feuille de route consisterait donc, en gros, à reprendre par la force les régions et les villes qui ne lui sont pas encore acquises et d’y imposer par la suite sa loi. Et, par conséquent, au diable l’accord de réconciliation signé le 14 décembre 2015.

Soutien militaire et ingérence

Cette situation d’impasse est aggravée par le soutien financier et militaire continu accordé par l’Egypte et les Emirats arabes unis à ce général Haftar, fraîchement promu maréchal, que les Américains disent ne pas «coacher». Ces deux pays miseraient sur lui pour contrer les Frères musulmans libyens et plus globalement les islamistes qui, selon eux, ont gagné trop de terrain en Libye.

Tous les observateurs conviennent, néanmoins, qu’il ne s’agit là que d’une lecture au premier degré. Sur le terrain, l’Egypte et les Emirats, soutenus par quelques capitales occidentales, livrent en réalité une guerre par procuration au Qatar et à la Turquie, que l’on présente comme de proches alliés de certaines milices de Tripoli. Il s’agit là d’une guerre menée évidemment pour l’influence, mais certainement aussi pour le pétrole et le business.

Des forces spéciales de pays occidentaux opèrent aux côtés de Haftar. C’est une partie d’échecs dans laquelle tout le monde se fiche de la souveraineté de la Libye ou de la légalité internationale et ne pense qu’à placer ses pions. Opposer un Est libyen moderniste à un Ouest libyen totalement conservateur est un raccourci aussi incorrect que dangereux. La crise libyenne est bien plus complexe. Qualifiés de «parrains de la Libye», tous ces acteurs extrarégionaux doivent d’ailleurs se rencontrer cette semaine à Paris pour justement discuter de la crise libyenne et tenter de rapprocher leurs agendas.

Cette rencontre, à laquelle participera bien évidemment l’Egypte, mais dont ont été tenus éloignés les autres pays voisins de l’ex-Jamahiriya, a le mérite de mettre sous les feux de la rampe les capitales qui s’ingèrent directement dans la crise libyenne et l’exacerbent. Et cela, au vu et au su de l’ONU et de son envoyé spécial, Martin Kobler. De leur côté, les pays voisins de la Libye ont prévu aussi de se retrouver en ce mois d’octobre à Niamey. Leurs efforts consisteront essentiellement à faire en sorte que la Libye ne vole pas en éclats. Dans le contexte actuel, ce n’est déjà pas peu.Zine Cherfaoui

Des civils en danger à Benghazi, selon Amnesty

L’organisation internationale des droits de l’homme, Amnesty International, a tiré la sonnette d’alarme sur la situation des civils libyens «pris au piège à Benghazi, dans des conditions désespérées, alors que les combats s’intensifient» dans cette ville de l’est de la Libye.

Dans un communiqué rendu public vendredi, l’ONG a exprimé son inquiétude quant aux conditions «désespérées» dans lesquelles se trouvent «des centaines de civils pris au piège à Benghazi» tandis que les combats se sont intensifiés dans la région, après plusieurs mois de blocus militaire. Benghazi se trouve sous le contrôle des forces de l’ancien général controversé Khalifa Haftar.

Amnesty International rapporte que «toutes les voies d’accès sont bloquées par les combats. Les approvisionnements en eau et électricité sont coupés, la nourriture manque et les blessés, les malades et les enfants sont en danger de mort». R. I.

Réunion de Paris sur la Libye… El Sarraj à Alger pour parler de l’impasse libyenne

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Du côté de Tripoli et du gouvernement d’entente, on espère toujours parvenir à recoller les morceaux et à convaincre les Libyens de se réconcilier.

Les autorités françaises ne doivent certainement pas être satisfaites de la rencontre sur la Libye qu’elles ont organisée lundi soir à Paris. Il y a de quoi. En plus de certaines absences de taille, le tour de table qui devait réunir les principaux «parrains» de l’ex-Jamahiriya n’a débouché sur rien de concret. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, s’est pratiquement retrouvé à présider une réunion d’experts en raison de la défection de plusieurs ministres, dont celle de son homologue égyptien.

L’objectif de Paris était de réunir les «parrains» des deux camps qui se disputent actuellement le pouvoir (Turquie et Qatar d’un côté et Egypte, Emirats et Arabie Saoudite de l’autre) pour les amener à construire un consensus sur la formation d’un gouvernement plus inclusif possible et faisant notamment toute la place au maréchal Khalifa Haftar et à ses hommes. Ce n’est un secret pour personne, ce dernier veut avoir le commandement de l’armée (état-major et MDN) et du ministère de l’Intérieur. Cette demande a été jugée tout simplement irréaliste par le bloc de Tripoli.

Ce forcing de la France — que les observateurs présentent en grande compétition avec les Italiens pour truster les ressources pétrolières — risque d’alimenter davantage les hostilités entre les deux camps qui s’affrontent en Libye, d’autant que l’Egypte estime que l’Est libyen tombe dans la zone naturelle d’influence et que c’est une question relevant de sa sécurité intérieure.

Enjeux géopolitiques énormes

C’est ce qui pourrait d’ailleurs expliquer la défection du représentant de l’autorité égyptienne à cette rencontre à laquelle n’ont pris part ni les pays voisins de la Libye et encore moins Fayez El Sarraj, président du Conseil présidentiel libyen. Au moment de la réunion, il était à Alger avec son ministre des Affaires étrangères pour une visite officielle de deux jours.

L’intérêt accru des monarchies du Golfe et des Occidentaux pour la Libye s’explique par le fait que le dossier libyen renvoie à des enjeux géopolitiques et économiques considérables. La compétition est particulièrement serrée entre les grandes puissances. L’Egypte, quant à elle, semble avoir adopté la «doctrine dite de l’étranger proche». Elle veut clairement s’assurer plus qu’un droit de regard en Libye.

Du côté de Tripoli et du gouvernement d’entente, on espère toujours parvenir à recoller les morceaux et à convaincre les Libyens de se réconcilier. A ce propos, le ministre libyen des Affaires étrangères, Mohamed Tahar Siyala, a réitéré, lundi soir à Alger, «le souci du Conseil présidentiel libyen et du Gouvernement d’union nationale de concrétiser la réconciliation nationale en Libye comme solution efficace à la crise dans le pays».

Dans une conférence de presse co-animée avec le ministre algérien des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, M. Siyala a fini néanmoins par reconnaître que «les ingérences étrangères affichées ou masquées entravent la réconciliation nationale en Libye» et fait remarquer que la diplomatie libyenne s’attelait actuellement «à convaincre les autres parties de laisser les Libyens décider de leur avenir par eux-mêmes».

Paradoxe et double discours

A l’occasion, le ministre libyen a appelé une énième fois la communauté internationale à exercer des pressions sur les parties entravant le processus de règlement politique en Libye pour les amener à interagir positivement avec les efforts consentis par le Conseil présidentiel et le Gouvernement d’union nationale. M. Siyala a affirmé en outre que «toute option qui prône la renégociation de l’accord politique ne fera qu’entraver le processus de règlement pacifique de la crise».

Il a estimé que la situation en Libye n’avait pas besoin d’une renégociation d’un accord objet d’un consensus international, dont celui de l’ONU, du Conseil international de sécurité, de l’Union africaine et de la Ligue arabe. «L’accord politique est la base du règlement de la crise» en Libye, a-t-il martelé. Il semble que les grandes puissances, qui ont pourtant tout fait pour permettre à Fayez El Sarraj de se retrouver à la tête du Conseil présidentiel libyen, pensent maintenant tout autrement. Et c’est justement là le paradoxe. Mais c’est aussi cela l’art d’exceller dans le double discours.

 

RÉCIT FRANCEINFO. Au cœur de la bataille contre le groupe Etat islamique à Syrte, en Libye

L’armée libyenne, épaulée par de nombreux miliciens, mène l’offensive à Syrte, fief du groupe Etat Islamique. Notre envoyé spécial, Omar Ouahmane, était sur place début octobre.

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4 octobre 2016. Un combattant libyen s’offre une pause sur la ligne de front, à Syrte. (OMAR OUAHMANE / RADIO FRANCE)
Syrte, la ville natale de Mouammar Kadhafi est devenue un fief jihadiste. Le groupe Etat islamique a profité du chaos pour prendre racine dans cette ville, à 450 kilomètres à l’est de Tripoli. L’armée libyenne, épaulée par de nombreux miliciens, est passée à l’offensive au mois de mai dernier.

Début octobre, l’armée libyenne bute toujours sur un dernier carré d’irréductibles. Un petit carré où se sont retranchés les jihadistes sur la zone côtière de Syrte. Mohamed est chef d’un bataillon venu de la capitale, Tripoli : « Là vous avez la mer. Ici c’est la zone contrôlée par le groupe Etat islamique, et tout autour vous avez nos combattants, au sud, à l’ouest et à l’est  »

Les jihadistes sont enfermés dans un secteur de 700 mètres environ, ils n’ont aucune chance de s’en sortir ! C’est fini !

Mohamed,
chef d’un bataillon libyen

Document franceinfo. Au cœur des combats à Syrte, en Libye : le reportage d’Omar Ouahmane
Les combattants libyens venus de la ville de Misrata ont pris position dans les immeubles qui entourent ce quartier où les jihadistes ont trouvé refuge. Youssef, 20 ans, pointe son fusil à lunette en direction d’un bâtiment en ruine. Et tire. « J’essaye de venir à bout de ce sniper. En fait nous sommes deux tireurs embusqués et on se fait face, il bouge beaucoup, il passe d’une position à une autre. Je l’ai vu à l’instant, il a eu beaucoup de chance, car mon chargeur était vide !  »

Les jeunes en première ligne

Les jeunes combattants sont en première ligne. Des jeunes courageux qui meurent tous les jours, car ils n’ont aucune expérience militaire. Mahmoud, 19 ans, s’est embusqué derrière un énorme container : « Grâce à dieu nous allons libérer Syrte, mais j’ai déjà perdu quatre amis. »

Soudain, un bruit assourdissant. La surprise est totale, un avion libyen vient de larguer une bombe sur une position de groupe , de l’autre côté de la rue, à moins de 100 mètres. La frappe provoque une pluie de gravats et d’éclats qui pousse les combattants à se mettre à l’abri.

Des rues et des immeubles truffés d’engins explosifs

Des raids aériens comme celui-ci, il y en a beaucoup. En face, les jihadistes de Syrte font plus que résister, ils ont truffé les rues et les maisons d’engins explosifs. Mais ce qui freine surtout les forces libyennes, ce sont les tireurs embusqués. Le commandant Souleymane raconte : « Nous progressons lentement, nous avons réussi à avancer de 100 mètres aujourd’hui. Nous ne voulons pas perdre des hommes inutilement, car les snipers de du groupe Etat islamique ont pris position dans les immeubles et dans les rues devant nous, donc on va laisser les chars faire leur travail. Ils vont rentrer en action pour repousser les jihadistes et, ensuite, on pourra progresser. »

Un seul sniper de Daesh va mobiliser des dizaines de combattants libyens pendant plusieurs heures. Le jihadiste se cache dans un immeuble criblé d’impacts. Un char d’assaut avance et se met en position pour tenter de le déloger. Un combattant des forces gouvernementales profite alors de la confusion pour traverser une rue, qui était exposée aux tirs du sniper. Il doit faire vite. « Les snipers tirent sur tout ce que qui bouge. J’ai voulu aller me rendre compte de la situation là-bas en éclaireur, pour voir si je peux y retourner avec mes camarades. J’ai profité du tir du char pour traverser. Lorsque le tank se met en position pour faire feu, les snipers s’éloignent ou changent de cachette. »

Les jihadistes ne seraient plus que quelques dizaines, accompagnés de leur famille selon Mustafa, le chef d’une brigade de Misrata : « Ils ne sont plus très nombreux, une quarantaine au plus. Il y a des Marocains, des Tunisiens, des Soudanais, des Égyptiens et quelques Libyens, une quinzaine. La majorité, ce sont des étrangers, ce sont des mercenaires.. .Ils nous tirent dessus avec des obus, mais ce qui nous fait le plus de mal, ce sont les voitures piégées. »

Les jihadistes sont prêts à mourir, c’est pour cela qu’ils font de nombreuses victimes, ils combattent jusqu’à la mort

Mustafa,
chef d’une brigade de Misrata
L’offensive de Syrte est extrêmement coûteuse en vies humaines, elle a déjà causé la mort de plus de 530 combattants libyens et fait plus de 2 600 blessés.

Libye : 28 migrants retrouvés morts en mer

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Selon les gardes-côtes italiens, la plupart sont morts étouffés sur un bateau transportant un millier de personnes au large de la Libye.

Vingt-huit migrants sont décédés mardi, selon les gardes-côtes italiens, dont plus de 22 qui ont trouvé la mort, pour la plupart étouffés, sur un bateau transportant un millier de personnes au large de la Libye, a constaté un photographe de l’Agence France-Presse. « C’était un bateau en bois, il y avait un millier de personnes sur trois étages. Je suis monté à bord, j’ai compté 22 morts, mais il y en avait encore dans la soute », a expliqué lors d’une courte conversation par téléphone Aris Messinis, photographe embarqué sur l’Astral, un navire de l’ONG espagnole ProActiva Open Arms.
Les gardes-côtes italiens, qui coordonnent les secours, ont indiqué, sans autres détails, que 28 corps avaient été recueillis et 4 655 migrants secourus au cours de 33 opérations diverses dans le courant de la journée. Vers 22 heures, les secouristes de l’Astral avaient laissé la place à des membres de la marine italienne pour récupérer les survivants et les cadavres, selon le photographe.
Bateau de pêche surchargé
Pour l’Astral, les opérations de secours ont commencé avant l’aube mardi et se sont poursuivies jusqu’à la tombée de la nuit, auprès de plusieurs canots pneumatiques et de ce bateau de pêche surchargé. Beaucoup de navires de secours étant en route pour l’Italie pour débarquer les plus de 6 000 migrants secourus lundi, l’Astral est resté plusieurs heures seul face à cette urgence, avec seulement des canots de survie largués par un avion militaire espagnol, avant l’arrivée d’un navire militaire italien à la mi-journée. « C’était la panique à bord, il y avait des gens qui sautaient à l’eau », a raconté le photographe.
Comme plusieurs autres navires de secours privés trop petits pour prendre des migrants à bord, l’Astral se charge de repérer et de sécuriser les embarcations, en distribuant des gilets de sauvetage, en prenant en charge les personnes les plus fragiles ou malades et en essayant de maintenir le calme, avant de participer au transfert des migrants vers des bateaux plus importants. Selon les gardes-côtes italiens, qui coordonnent les secours dans les eaux internationales au large de la Libye, une trentaine d’embarcations de fortune ont été recensées dans la journée dans cette zone.
« Situation dramatique »
Vers 19 heures, la moitié de ces opérations étaient terminées, pour un total de 1 800 migrants secourus, mais les autres opérations, souvent sur des bateaux plus gros, étaient en cours. Quatre personnes, dont une femme enceinte souffrant de complications, ont été évacuées par hélicoptère.
Pour les migrants en quête d’Europe, la noyade n’est pas le seul danger : beaucoup, déjà affaiblis par leur périple et par des conditions effroyables en Libye, succombent par asphyxie, souvent par les émanations de carburant, brûlures dues au mélange redoutable pour la peau du carburant et de l’eau de mer, hypothermie ou déshydratation, même au bout de seulement quelques heures de navigation.
Fin août 2015, les secours avaient découvert 52 personnes mortes asphyxiées dans la cale d’un bateau avec 430 migrants vivants à bord. Lundi, les gardes-côtes italiens avaient fait état de neuf migrants décédés lors de diverses opérations, tandis qu’un responsable des gardes-côtes libyens avait annoncé que les cadavres de 11 femmes et de deux enfants avaient été repêchés.
132 000 migrants depuis janvier
Cette année plus que les précédentes, les départs de migrants depuis la Libye se font par vagues successives, qui n’ont pas modifié fondamentalement les flux : avant les secours de lundi, les autorités italiennes ont vu débarquer 132 000 personnes depuis le début de l’année, comme l’année dernière sur la même période, quasiment toutes originaires d’Afrique subsaharienne. Mais cette concentration des opérations sur certains jours, pas toujours prévisibles, complique fortement les secours.
« La situation est dramatique au large des côtes libyennes », avait prévenu lundi soir Sophie Beau, une responsable de SOS Méditerranée, dont le navire Aquarius a secouru 720 personnes lundi et faisait route mardi vers le port calabrais de Vibo Valencia. « Que se passera-t-il demain [mardi, NDLR] si autant de bateaux se retrouvent en détresse face aux côtes libyennes ? Il est urgent de mettre en place un dispositif de sauvetage à la mesure des besoins actuels », avait-elle ajouté.

Fayez al-Sarraj : « Les militaires dépendent du pouvoir politique »

xvm16652f74-84c4-11e6-826d-98f071b1d1e5INTERVIEW – Le premier ministre libyen rappelle au maréchal Haftar, installé dans l’est du pays, qu’il doit se placer sous ses ordres.

Chef du gouvernement reconnu par la communauté internationale, Fayez al-Sarraj était mardi à Paris où il a rencontré Le Figaro.

LE FIGARO.- Où en est la constitution de ce nouveau gouvernement d’unité nationale que vous a demandé de former le Parlement de Tobrouk?

Fayez AL-SARRAJ.- Nous avons traité cette question positivement, bien que le Parlement de Tobrouk ne nous ait pas formulé sa demande par une lettre officielle. Les consultations ont donc commencé pour compléter notre équipe. Mais ce n’est pas un secret que des personnalités et des partis ne veulent pas la réussite de ce gouvernement d’union nationale. Nous avons beaucoup de problèmes avec tous ceux qui jouent la scission. Parmi ceux-ci, certains se sentent exclus ; les autres ne veulent rien d’autre que notre échec.

Un nouveau document libyen mentionne le financement de la campagne Sarkozy de 2007

images-1Selon une information du site d’information Mediapart, la justice, qui enquête sur un possible financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2007, a obtenu le carnet d’un ancien dignitaire du régime de Mouammar Kadhafi, dans lequel est consignée une série de versements au profit de l’ancien chef de l’Etat. Au total, ce sont 6,5 millions d’euros qui lui auraient été versés en pleine campagne électorale.

Une source judiciaire confirme au Monde l’existence de ce carnet, qui est bien en train d’être étudié par la justice. Mediapart rapporte qu’il appartient à Choukri Ghanem, chef du gouvernement (2003-2006) et ministre du pétrole (2006-2011) de la Libye ayant fait défection en 2011.

Mediapart cite notamment une réunion datée du 29 avril 2007 lors de laquelle Bachir Saleh, le directeur de cabinet du « Guide » libyen et patron de l’un des fonds souverains du pays, le Libyan Africa Portfolio, dit avoir transféré 1,5 million d’euros à Nicolas Sarkozy. Sont également mentionnés les envois de 3 millions d’euros par l’unn des fils de Mouammar Kadhafi et de 2 millions d’euros par Abdallah Senoussi, le chef des services secrets intérieurs libyens et beau-frère de Kadhafi.

Enquête ouverte en 2013

Choukri Ghanem a été retrouvé mort le 29 avril 2012 à Vienne, rappelle Mediapart. La police autrichienne, qui n’avait pas exclu la piste de l’assassinat dans un premier temps, a finalement conclu à une noyade accidentelle au petit matin consécutive à une crise cardiaque.

Une information judiciaire avait été ouverte en 2013 après les déclarations fracassantes de l’homme d’affaires Ziad Takieddine et d’anciens dignitaires libyens accusant M. Sarkozy d’avoir touché de l’argent de Mouammar Kadhafi.

En 2012, Mediapart avait publié un document faisant état d’un accord de principe noué entre les deux équipes pour un financement à hauteur de 50 millions d’euros. L’authenticité de ce document a toujours été contestée par M. Sarkozy et son entourage, mais la justice n’a pu établir qu’il s’agissait d’un faux.

 

Pétrole libyen : Réouverture de deux principaux terminaux

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Les Gardes des installations pétrolières (GIP) en Libye ont annoncé que deux principaux terminaux pétroliers vont rouvrir après six mois de fermeture, au terme d’un accord avec le gouvernement d’union nationale (GNA), soutenu par l’ONU.

«Les terminaux pétroliers à Ras Lanouf (650 km à l’est de Tripoli) et Al Sedra rouvriront pour commencer les exportations de pétrole brut», a déclaré jeudi dernier Oussama Al Hodeiri, porte-parole des GIP, cité par l’agence AFP. Même si «48% des réservoirs sont endommagés, les exportations commenceront vendredi», malgré les protestations de la Compagnie nationale de pétrole (NOC), qui veut une réouverture des ports sans condition. D’une capacité de 200 000 barils/jour (b/j) et de 500 000 bj, ces deux terminaux sont fermés depuis janvier 2016, leurs réservoirs ayant pris feu à cause des attaques du groupe terroriste Daech. L’accord a été conclu après le déplacement à Ras Lanouf de plusieurs membres du conseil présidentiel du GNA qui ont accepté les conditions des GIP, a indiqué M. Hodeiri.

Les Gardes ont réclamé que le GNA paye leurs salaires et garantisse que les revenus des exportations soient à son seul bénéfice. Ils ont en outre demandé la construction d’hôpitaux et d’écoles dans la zone dite du Croissant pétrolier, dont Ras Lanouf, qui héberge la plus grande raffinerie du pays. Une cargaison de 400 000 barils a été exportée mardi dernier vers l’Italie à partir de Marsa Brega, a précisé M. Hodeiri. Ce terminal situé dans l’est du pays n’avait pas été fermé. Le secteur énergétique libyen est géré par la NOC, qui s’est scindée en deux branches rivales. La NOC «officielle» est basée dans la capitale et a rallié le GNA. Sa rivale est installée à Benghazi (1000 km à l’est de Tripoli) et demeure proche des autorités non reconnues, qui refusent de céder le pouvoir au GNA. Les deux branches rivales de la NOC avaient annoncé leur fusion le 3 juillet, mais cette dernière n’a toujours pas été mise en œuvre.

La production pétrolière de la Libye, qui dispose des réserves pétrolières les plus importantes d’Afrique estimées à 48 milliards de barils, est passée de 1,5 million de b/j à environ 300 000 b/j depuis la chute du régime de Mouammar El Gueddafi en 2011.R. E.

L’étau se resserre sur Daech en Libye

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Les forces de l’opération Bloc soudé, relevant de l’autorité du gouvernement de Fayez El Sarraj à Tripoli, ont cerné les terroristes de Daech dans un réduit de moins de six kilomètres carrés.

Pour la première fois depuis son arrivée le 1er avril dernier à Tripoli, le chef du gouvernement de réconciliation, Fayez El Sarraj, a été contesté lors de manifestations populaires devant le siège provisoire du gouvernement à la base maritime Boussetta à Tripoli. Vendredi soir, plusieurs centaines de protestataires ont condamné la présence militaire française et réclamé le départ d’El Sarraj.

Lors d’autres rassemblements, tenus le même jour sur des places publiques de Tripoli, les manifestants ont protesté contre les propos de Mahdi Barghathi, ministre de la Défense d’El Sarraj, qui a qualifié de «terroristes» les «colonnes de défense de Benghazi», lancées sur l’ordre du mufti Sadok Ghariani, l’autorité religieuse suprême de la Jamaâ Moukatila, l’un des plus importants groupes armés de Tripoli. Ces «colonnes de défense de Benghazi» ont subi, la semaine dernière, un cuisant revers devant les troupes de Haftar avant même d’arriver à Benghazi.

Elles n’ont pas été soutenues, comme elles l’espéraient, à l’intérieur des villes de l’Est. En plus, la mort de trois militaires français, il y a cinq jours à Benghazi, montre que la France soutient Haftar, l’ennemi juré de la Jamaâ Moukatila et du mufti Ghariani. Donc, «rien ne justifie plus le soutien de la Moukatila au gouvernement d’El Sarraj, d’où la descente de leurs sympathisants dans la rue pour demander son départ», estime le politologue Ezzeddine Aguil.

De tels rebondissements risquent de se répercuter sur l’alliance entre cette Jamaâ, dirigée par Abdelhakim Belhaj et les Frères musulmans de Misrata, colonne vertébrale de l’opération «Bloc soudé», pour la reconquête de la ville de Syrte actuellement entre les mains de Daech. Plusieurs rebondissements politico-militaires sont en train de compliquer davantage la situation en Libye.

Tensions sur le terrain

Trois axes de combat sont les plus en vue sur le terrain militaire en Libye. Il y a d’abord Syrte où les forces de l’opération «Bloc soudé», relevant de l’autorité du gouvernement d’El Sarraj à Tripoli, ont cerné les terroristes de Daech dans un réduit de moins de six kilomètres carrés.

Le correspondant de l’agence Dune-voices dans la ville raconte que les forces de Daech occupent essentiellement le complexe Ouagadougou, l’hôpital Ibn Sina, l’université de Syrte et les quartiers I et II de la ville. «Cette zone est assimilée à un cercle d’un peu plus d’un kilomètre de rayon autour du complexe Ouagadougou», souligne-t-il, en précisant que «le nombre restant des miliciens de Daech ne dépasse pas les 400, agissant en mouvement».

Par ailleurs, toujours en rapport avec la guerre de Syrte, les informations en provenance de l’état-major de l’opération «Bloc soudé» avancent le chiffre de 270 morts et 1500 blessés, enregistrés dans leurs rangs pendant les 45 jours de combat pour la reprise de Syrte. Le deuxième axe de combat se trouve en ce moment à Derna à l’extrême Est libyen, à 200 kilomètres des frontières égyptiennes. Là, les forces du général Kamel Jebali, relevant de l’armée dirigée par Khalifa Haftar, ont cerné les milices d’Al Qaîda dans les quartiers du sud de Derna, qui étaient occupés par les forces de Daech il y a trois mois, avant que ces dernières ne quittent la ville et se dirigent vers Syrte.

Le général Jebali a rencontré, vendredi dernier, le président du Parlement, Salah Aguila, et ils ont convenu de chercher les moyens d’éviter au maximum l’effusion du sang libyen, en encourageant à la reddition des troupes encerclées, notamment s’il s’agit de miliciens originaires de la région. La même recommandation a été préconisée lors de la rencontre du commandant militaire de l’Est, Abderrazek Nadhouri, avec la députée de Derna, Intissar Chenib.

Situation figée

Quant au front de Benghazi, la situation est figée dans les cités de Sabri (centre-ville ; marché de poisson) et Ganfouda (20 kilomètres à l’ouest de la ville). Les forces de l’armée continuent à cerner les milices de Daech et leurs alliés. Le général Haftar veut les prendre à l’usure. Par contre, l’attention est accaparée par la découverte de 14 corps dans la nuit de jeudi à vendredi dans le dépôt d’ordures près des bureaux de la Caisse de sécurité sociale de la ville. Mahdi Barghathi, le ministre de la Défense du gouvernement El Sarraj, a demandé de lever le voile sur ce crime odieux, et ce, dans une conférence de presse tenue dans les locaux de la brigade 204 (chars) à Benghazi. Le commandant des forces spéciales, Ounaies Boukhemada, a lui-aussi demandé d’enquêter sur ce crime.

L’homme d’affaires Basset Guetit, originaire de Derna et candidat malheureux à la présidence du gouvernement, a demandé au général Haftar d’élucider ce crime et d’œuvrer vers un armistice dans la ville de Derna, comme ce fut le cas pendant le Ramadhan. La tension est donc encore très vive en Libye. Le chef du gouvernement de réconciliation, Fayez El Sarraj, et l’envoyé spécial de l’ONU, Martin Kobler, ne savent plus où donner de la tête.

L’EI perd une fabrique d’explosifs à Syrte

Les forces du gouvernement libyen d’union nationale (GNA) ont annoncé, hier, la prise d’un important centre de fabrication d’explosifs du groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (EI) dans son fief de Syrte.

Cette fabrique d’explosifs est «la plus grande à être prise depuis le début de l’opération pour la libération de Syrte» lancée le 12 mai, a précisé le centre d’information des forces du GNA. Repris samedi, ce centre est situé dans un bâtiment d’un quartier du sud-est de la ville côtière, à 450 km à l’est de Tripoli.

A signaler par ailleurs que le Conseil présidentiel libyen a convoqué l’ambassadeur de France en Libye pour protester contre l’intervention militaire française dans ce pays africain, a déclaré samedi le vice-président du Conseil, Ahmed Maiteeg.

«Le Conseil, qui a pour mission d’exercer collégialement les fonctions de chef de l’Etat et d’assurer le commandement de l’armée nationale, rejette l’intervention de la France en Libye», a souligné M. Maiteeg devant la presse. Trois soldats français ont été tués en Libye lors d’une mission de renseignement, a révélé mercredi le président français, François Hollande. R. I.