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En Libye, Emmanuel Macron rejoue sa partition

 

 

Le chef de l’Etat français souhaite relancer les discussions entre les parrains des forces belligérantes pour avancer sur le chemin de la paix. Mais il est pris dans ses alliances

A moins d’un mois de l’Assemblée générale des Nations Unies, Emmanuel Macron a tenté de reprendre la main sur le dossier libyen lors du sommet du G7 à Biarritz. Problème : le gouvernement du Premier ministre Fayez al-Sarraj juge — visiblement à raison — la France trop proche du maréchal Haftar, l’homme fort de l’Est du pays, pour en faire un acteur crédible.

Les promesses de La Celle-Saint-Cloud, en juillet 2017, sont bien loin. Deux mois après son arrivée au pouvoir, Emmanuel Macron avait convié le Premier ministre Fayez al-Sarraj et le maréchal Khalifa Haftar pour tenter une médiation entre les deux frères ennemis. Deux ans plus tard, le processus est au point mort. Pis : le maréchal est passé à l’offensive pour conquérir la Tripolitaine au début du mois d’avril. Ce qui a provoqué l’entrée de la Turquie dans cette guerre alimentée par les parrains régionaux et occidentaux. Ankara a notamment fourni des conseillers militaires et des drones et protège ses intérêts économiques et l’influence des Frères musulmans dans le processus politique.

A Biarritz, la présidence française a reconnu, pour la première fois, cette responsabilité. « On a réussi… à se mettre d’accord pour arrêter de se battre les uns contre les autres par procuration sur le territoire de la Libye », a confié Emmanuel Macron. Etonnante confidence du chef des armées sans qu’il précise à quel camp allait le soutien français. En fait, la France n’a jamais mis tous ses œufs dans le même panier. La DGSE apporte une aide à la fois au maréchal et au gouvernement Sarraj via son ministre de l’Intérieur, Fathi Bachagha. L’action est officiellement centrée sur la lutte antiterroriste, dans la région du Fezzan comme à l’Est. L’armée française intervient aussi en matière de formation. Mais le clan Sarraj dénonce l’appui apporté au maréchal. Il est à l’origine de la campagne anti-française lancée au moment de l’offensive sur Tripoli.

La politique française est, de facto, dictée par son alliance stratégique avec des pays comme l’Egypte, les Emirats arabes unis, le Tchad et le Niger. Tous ces pays soutiennent le maréchal Haftar. Le Caire ne veut pas d’instabilité à sa frontière et lutte avec Abu Dhabi contre l’influence des Frères musulmans. N’Djamena et Niamey s’appuient aussi sur l’homme fort de l’Est pour sécuriser le sud du pays, à leurs portes. Des rebelles tchadiens trouvent régulièrement refuge en Libye.

« Une trêve ». Tous ces pays ont soutenu, en janvier, l’offensive du maréchal — qui s’est appuyé sur des tribus Zway et Ouled Slimane —dans le Fezzan pour combattre les Toubous. Une paix précaire y existe actuellement. A Tripoli, les combats n’ont pas entraîné de changement substantiel du contrôle territorial. Les troupes du maréchal Haftar ont même été chassées de Gharyan, leur base de conquête de la capitale.

A Biarritz, le G7 a soutenu la mise en œuvre d’« une trêve ». Les participants appellent aussi à la tenue d’une conférence internationale des parrains, en marge de l’assemblée de l’Onu en septembre. Ils apportent de facto leur soutien au représentant onusien, Ghassan Salamé. Ce dernier a besoin d’une impulsion politique pour ensuite lancer une conférence inter-libyenne, préalable à la tenue d’élections.

Rien n’est acquis. Pour la Turquie et l’Egypte, cette guerre devient un conflit de leadership régional. Même chose entre la France et l’Italie. La première est bien plus proche du maréchal Haftar quand la seconde apporte son appui au gouvernement de Sarraj et aux forces de Misrata. Les majors françaises Total et italienne Eni se partagent l’exploitation des principaux champs pétroliers du pays (plus d’un million de barils par jour). « Le pays peut rebondir très vite en cas d’accord de paix, explique un diplomate français. Il n’existe pas de différend idéologique endogène au sein de la population. »

Vendredi, les Occidentaux se sont réunis à Paris pour tenter d’apaiser leurs différends. Ils vont tenter, dans les prochaines semaines, de rassurer la Turquie. Objectif : ramener Sarraj et Haftar à la table de discussions. Un nouveau gouvernement d’union nationale pourrait en sortir ainsi que la mise en place d’un Haut conseil militaire codirigé par les deux hommes.

Libye : en juillet, les revenus pétro-gaziers grimpent de 23 % par rapport à juin

 

Au terme du mois de juillet 2019, la société pétrolière publique libyenne (NOC) a rapporté une hausse de 23 % de ses ventes de pétrole et de gaz, par rapport au mois de juin 2019. Les recettes sont ainsi passées de 1,73 milliard de dollars à 2,1 milliards de dollars.

La compagnie a attribué la hausse des revenus à une augmentation du nombre d’expéditions de pétrole brut à partir de la fin juin. Les transactions liées à ces expéditions ont été réglées dans les comptes de juillet. La performance financière de l’entreprise, pour juillet, a également été favorisée par un recul du nombre d’attaques armées dans les zones de production.

Cependant, Mustafa Sanallah, le patron de la NOC, a déclaré que le secteur restait vulnérable aux revers principalement liés à la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays. Il a ajouté que le sabotage du principal oléoduc du champ El Sharara, durant ce mois, a affecté les recettes qui auraient pu être plus élevées.

En Libye, carnages et conséquences

 

ÉDITORIAL. Un raid aérien a tué des dizaines de «migrants» près de Tripoli. Ces mêmes migrants rejetés par l’Europe

Difficile d’imaginer un raccourci aussi abominable. Dans la soirée de mardi, des dizaines de personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées, à Tadjourah, dans la banlieue de Tripoli, en Libye. Comment expliquer un tel carnage, provoqué par une seule bombe, deux tout au plus? Par une raison toute simple: ces gens, tous des «migrants» et des réfugiés, étaient littéralement entassés dans une grosse cage de ce centre de détention, comparable aux dizaines d’autres que compte Tripoli. Personne ne sortira indemne de cette cage. Ni les victimes, ni la réputation des Européens dont ces bombes illustrent de manière dramatique l’incroyable dérive à l’œuvre en Méditerranée.

Car ces êtres humains mis en cage, ce sont ceux dont nous autres, Européens, ne voulons pas et dont nous promettons, à intervalles réguliers, qu’il s’agira de dessiner à leur propos une solution humaine et globale. En attendant, ils sont officiellement 3300 à être traités de cette manière dans la seule capitale Tripoli, mais le nombre réel est sans doute proche du double. L’Europe finance le gouvernement libyen et des milices diverses pour faire disparaître ces importuns. Le recours à une police délocalisée, en somme, dont les méthodes sont détaillées par l’ONU: surpopulation des prisons, torture, mauvais traitements, travail forcé, viols et malnutrition, «entre autres».

Quitte à remplir aussi au passage les poches des seigneurs de guerre, ces méthodes font pourtant leurs preuves. La Méditerranée semble moins encombrée que par le passé. A condition, il est vrai, de maintenir éloignés les témoins qui pourraient prétendre le contraire: les volontaires de l’Aquarius et du Sea-Watch 3, la capitaine de navire Carola Rackete et les autres belles âmes.

Restent encore les bombes qui se sont abattues sur le camp de Tadjourah. L’endroit était «signalisé» et connu de tous. Mais les troupes du «maréchal» Khalifa Haftar qui sont parties à l’assaut de Tripoli et qui sont sans doute responsables de ce carnage ne sont pas à un crime de guerre près. Nul ne le dira ouvertement, mais cet autre seigneur de guerre est aussi le joker des Occidentaux, des Français au premier chef, peu convaincus par les autorités libyennes actuelles. La boucle est bouclée. Et la complicité européenne dans le massacre de Tadjourah apparaît, de bout en bout, proprement terrifiante.

 

 

«Dans la bataille de Tripoli, le maréchal Haftar a choisi l’escalade»

 

L’homme fort de la Cyrénaïque n’a pas réussi la rapide percée qu’il espérait sur la capitale libyenne. Un enlisement qui ternit son image auprès de ses soutiens et le conduit à devenir toujours plus agressif

Plus de quatre mois après le déclenchement de son assaut sur Tripoli, l’Armée nationale libyenne (ANL), du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de la Cyrénaïque (est), n’en finit pas de buter sur les résistances du «gouvernement d’accord national» (GAN), du premier ministre Fayez el-Serraj, soutenu par l’essentiel des groupes armés de la Tripolitaine (ouest). L’expert libyen Tarek Megerisi, chercheur au Conseil européen des relations internationales (ECFR), estime que l’enlisement militaire de Haftar aux portes de la capitale «ternit son image d’homme fort». Face à la menace de «son déclin», le chef de l’ANL risque de se lancer dans une «escalade» potentiellement «destructrice» pour Tripoli, relève le chercheur. A long terme, ses difficultés pourraient ouvrir un «vide» sécuritaire au cœur de sa place forte de Benghazi, alors que le chaos ambiant permettrait à l’organisation de l’Etat islamique (EI) d’«étendre son influence».

Le Temps: La «bataille de Tripoli» est entrée dans son cinquième mois. Comment juger l’évolution du conflit, notamment après la perte, fin juin, de Gharyan, au sud-ouest de Tripoli, par les forces du maréchal Haftar, qui en avaient fait leur base de projection vers la capitale?

Tarek Megerisi

 

Tarek Megerisi: La perte de Gharyan marque une nouvelle étape dans le conflit. Il s’agit d’un revers embarrassant pour Haftar, qui va vouloir rétablir son honneur. Il a entamé une contre-offensive sous la forme de raids aériens contre certains quartiers de Tripoli ou localités proches, comme Salaheddine et Tajoura. Il a choisi l’escalade. S’il échoue à regagner prochainement du terrain, alors on pourra dire qu’il s’agit du début du déclin de ses opérations. Et c’est dangereux, car plus il perd, plus il devient agressif, et plus le conflit va devenir destructeur pour la population de Tripoli.

Or, on a observé qu’il n’a pas été capable de mener à bien sa contre-offensive. Il manque d’hommes et de moyens. Dès lors, il masque ses insuffisances sur le terrain en intensifiant des raids aériens dévastateurs, non seulement sur Tripoli mais aussi sur Misrata et, plus récemment, sur Mourzouq, dans le sud-ouest du pays. Cela montre que le déclin de Haftar va être très destructeur pour toute la Libye. Et le fait que ses forces aient mené des opérations durant la trêve décidée pour l’Aïd al-Adha prouve que, malgré l’affaiblissement de sa position, il n’est toujours pas désireux de s’engager dans une démarche diplomatique.

Son enlisement autour de Tripoli peut-il provoquer des réactions en chaîne fragilisant sa position en Cyrénaïque?

C’est possible. Il y a beaucoup de dissensions dans l’Est, à cause de la corruption qui sévit au sein de son camp et de la main de fer avec laquelle il dirige la région. Haftar a jusqu’à présent maintenu sa position car il a été perçu comme la seule solution. Il fournit l’argent, les armes, la stabilité. Mais dans une situation où de jeunes hommes retournent chez eux dans des sacs mortuaires au nom d’une guerre à laquelle les gens ne croient pas, et en l’absence de succès militaires, son image d’homme fort est en train de se ternir. Cela ouvre un vide et nourrit le mécontentement, ce qui est très dangereux.

Ce risque est de plus en plus évident à Benghazi, qui a été récemment le théâtre de désordres. Il y a eu deux attaques à la voiture piégée contre des officiers de l’ANL et un convoi des Nations unies, ainsi que le kidnapping et peut-être même l’assassinat d’une députée, Siham Sergewa, qui avait appelé à la fin de la guerre. D’autres militants de la paix ont été kidnappés ou tués. Ce type de réponse au mécontentement perceptible à Benghazi reflète une sorte de panique de la part d’un homme qui est en train de perdre le contrôle.

« Les mécontentements sont multiples. Mais aussi longtemps qu’il n’y aura pas d’alternative à Haftar, il pourra continuer à imposer son règne fragile »

Tarek Megerisi

Quelles sont les principales fragilités de Haftar dans l’Est?

Il a déçu nombre de ses soutiens. Certaines tribus sont en proie à l’insatisfaction. Les Awagir de Benghazi ont largement profité de la campagne militaire de Haftar, mais ils lui reprochent toujours l’assassinat d’un de leurs chefs tribaux en 2017. La préoccupation de Haftar à leur sujet s’est manifestée par la promotion de davantage d’officiers issus de cette tribu ces dernières semaines, une manière de s’assurer de son soutien. De leur côté, les tribus autour d’Ajdabiya ont été lourdement persécutées quand Haftar a repris, à l’automne 2016, le Croissant pétrolier. Nombre de leurs jeunes, enrôlés dans l’ANL, sont en train de mourir à Tripoli.

Les mécontentements sont multiples. Mais aussi longtemps qu’il n’y aura pas d’alternative à Haftar, ce dernier pourra continuer à imposer son règne fragile. Jusqu’à ce qu’un changement s’avère inévitable. Si une autre option est offerte par la communauté internationale et les gouvernements occidentaux, dans laquelle la population de l’Est se sentirait partie prenante sans craindre des représailles ou une marginalisation, alors il pourrait y avoir une transition ordonnée. A défaut, un concurrent finira par se manifester – le général al-Hassi aurait pu jouer ce rôle mais il a récemment été marginalisé – et des combats fratricides éclateront, plongeant l’Est dans l’anarchie.

Ses revers à Tripoli pourraient-ils affecter le Croissant pétrolier ou le sud?

Peut-être pas le Croissant pétrolier, que Haftar contrôle bien et qu’il peut protéger avec son aviation. Mais dans le sud et l’ouest, la population locale va peut-être finir par penser qu’il n’est pas l’homme fort qu’il prétendait être. Plus il perd du terrain dans l’ouest, plus des groupes qui le soutiennent, comme les habitants de Tarhouna, au sud de Tripoli, ou ceux de localités du sud, vont commencer à envisager des négociations, à songer à d’autres options. Cela peut avoir des ramifications dans l’ensemble du pays.


Le Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres et Khalifa Haftar à Benghazi, le 5 avril 2019.
REUTERS

 

Les Touareg vont-ils le soutenir encore longtemps?

Pour l’instant, les Touareg combattent à ses côtés même s’ils ne l’aiment pas franchement. Parce qu’il représente quelque chose de tangible dans le sud pour eux: il leur offre des salaires et un statut. Il présente une familiarité avec la période de Kadhafi, que les Touareg soutenaient: de l’argent et une position. C’est mieux que le chaos et ils n’ont pas vraiment d’autres options.

Pour les Toubou, c’est une tout autre affaire…

C’est en effet complètement différent. Les Toubou ont été persécutés dans le sud par les alliés de Haftar, les tribus arabes du Fezzan, comme les Ouled Sliman. Quand l’ANL dit: «Nous allons expulser tous les Tchadiens», les Toubou le perçoivent comme une menace les visant directement. Car appeler les Toubou des «Tchadiens» relève du dénigrement, c’est une manière de signifier qu’ils ne sont pas de vrais Libyens. Beaucoup ont été expulsés, tués par les alliés arabes de Haftar, autant d’exactions qui nourrissent chez eux un profond sentiment d’injustice. Les choses ont empiré ces derniers jours avec des raids aériens de drones armés à Mourzouq, qui ont causé la mort de plusieurs dizaines de Toubou.

Avec l’arrivée de Serraj au pouvoir à Tripoli en 2016, la frange dure du camp islamiste de Farj Libya et les groupes de Misrata avaient été écartés au profit des milices des quartiers de Tripoli. Ce paysage peut-il évoluer dans le feu de la guerre?

Serraj est sous pression. Il y a des dissensions au sein de la coalition pro-Serraj. Les groupes qui combattent sous la bannière du «gouvernement d’accord national», notamment ceux de Misrata, ne veulent pas retourner au statu quo ante. Ils vont donc pousser Serraj à adopter un plan politique qui les convainque que les choses changeront après la guerre, qu’on ne reviendra pas à la situation où les milices de Tripoli volaient les ressources de l’Etat avec la complicité du GAN.

« Le risque est grand que l’EI étende son influence en utilisant le chaos comme couverture »

Tarek Megerisi
Faut-il craindre, dès lors, de futurs affrontements entre les milices de Misrata et de Tripoli qui combattent en ce moment sous la houlette de Serraj?

Il peut, en effet, y avoir une situation similaire à la période post-2011, où le vide au sommet a encouragé des groupes armés à prendre l’initiative, conduisant à la division de la capitale entre milices rivales. C’est possible, surtout s’il y a une absence de direction. En ce moment, le ministre de l’Intérieur, Fathi Bashagha, fait plutôt du bon travail: il se comporte comme un ministre et non comme un Misrati. C’est prometteur. Mais s’il ne parvient pas à créer une vraie structure militaire impliquant des officiers et des soldats de l’ensemble de l’ouest, alors on peut craindre l’éclatement de combats comme ceux qui avaient suivi 2011.

Haftar est ostensiblement soutenu par l’Egype, les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite. Ce soutien extérieur va-t-il s’essouffler avec son enlisement militaire aux portes de Tripoli?

Quand il a déclenché l’attaque contre Tripoli, Haftar a dit en substance: «Vous êtes avec moi ou contre moi.» Ses parrains régionaux ont lourdement investi en lui. Je pense qu’ils vont continuer à l’aider et à nourrir ainsi l’escalade, afin de protéger un investissement datant maintenant de cinq ans. Ils continueront tant qu’ils n’auront pas d’autres options.

Faut-il craindre que des groupes extrémistes comme l’EI profitent de ce contexte d’escalade pour se manifester de nouveau?

C’est déjà le cas. Avant l’éclatement de la bataille de Tripoli, début avril, il y avait en moyenne une attaque de l’EI tous les six mois. Depuis, il y en a déjà eu sept ou huit. Ils ont de l’argent et des moyens. Et maintenant une opportunité s’offre à eux, puisque les forces qui les combattaient à l’est et à l’ouest, l’ANL et le GAN, s’affrontent désormais entre elles. Ainsi le risque est grand que l’EI étende son influence en utilisant le chaos comme couverture. Cela constituerait une menace non seulement pour la Libye, mais aussi pour la région et peut-être même l’Europe.

Libye : en juin, les ventes de pétrole brut et ses dérivés ont chuté de 25% par rapport à mai

 

Selon un communiqué de la société publique libyenne du pétrole (NOC), publié mercredi, les recettes pétrolières se sont chiffrées à 1,7 milliard de dollars au mois de juin 2019, soit une baisse de 25% par rapport à mai.

Par ailleurs, les revenus issus de la commercialisation des hydrocarbures pour le premier semestre de cette année se sont élevés à 10,3 milliards de dollars, en baisse de 11,25% par rapport à la même période de l’année dernière.

Une contre-performance due à l’instabilité dans les zones de production et à la crise de l’électricité qui ont négativement impacté les opérations, ces dernières semaines.

« La crise de l’électricité a eu de graves répercussions sur les recettes pétrolières en juin, ce qui a entraîné des pertes de production, d’environ 70 000 barils par jour, pour la compagnie pétrolière Arabian Gulf Oil Company [partenaire de coentreprise de la NOC, NDLR] », explique le communiqué.

L’organisation affirme toutefois pouvoir augmenter sa production de plus de 400 000 barils par jour en développant l’infrastructure, en poursuivant les accords en cours et en attirant de nouveaux investissements si des capitaux sont disponibles et que la situation sécuritaire se stabilise.

 

 

 

Libye : l’insécurité cause un déficit électrique de 2 000 MW et de longues heures de délestage

 

En Libye, la compagnie électrique nationale (GECOL) a fait une sortie médiatique pour expliquer les causes des délestages électriques de plusieurs heures, actuellement subis par les populations. Ces dernières sont d’ailleurs descendues dans les rues, en début de semaine, pour manifester contre cette situation.

Selon la GECOL, le pays souffre d’un déficit énergétique de l’ordre de 2 000 MW. Il a, en effet, une capacité de production de 5 000 MW pour un pic de demande de 7 000 MW. La GECOL a sollicité la contribution des consommateurs pour réduire le déficit en effectuant des économies d’énergie.

L’organisation pointe la situation d’insécurité en cours dans le pays comme la vraie racine de cette crise énergétique. Elle a en effet conclu, depuis 2011, des accords de construction de nouvelles centrales d’une capacité totale de 5 000 MW. Cependant, les travaux n’ont pas pu être effectués.

Forcés de quitter le pays, les développeurs n’ont pu revenir qu’en 2013 pour repartir une année plus tard, en 2014. Le même schéma s’est répété avec une reprise des opérations en 2015 pour leur abandon en 2016.

Les travaux de construction de nouvelles centrales ont donc totalement stagné. Et même si l’énergéticien public continue les démarches auprès des développeurs pour qu’ils reviennent, ceux-ci posent comme condition sine qua non à toute reprise d’activité la mise en place de leur propre équipe de sécurité.

La France a reconnu, mercredi, que les armes découvertes sur une base désertée par les forces du maréchal Khalifa Haftar, près de Tripoli, lui appartenaient.

 

Dans une lettre, le ministre des affaires étrangères du GNA, Mohamad Tahar Siala, a demandé à son homologue français, Jean-Yves Le Drian, « d’expliquer de manière urgente le mécanisme par lequel les armes françaises découvertes à Gharian sont parvenues aux forces de Haftar, quand ont-elles été livrées et comment ? », selon un communiqué du ministère.

M. Siala a également souhaité connaître « les quantités d’armes » qu’aurait fournies Paris au maréchal, et « dont l’existence [dans le pays] contredit les déclarations du gouvernement français (…) de soutien au GNA, comme seul reconnu internationalement ». La France a admis mercredi que des missiles découverts lui appartenaient, mais a réfuté les avoir livrés aux forces de Khalifa Haftar.

Invitée de Franceinfo vendredi, la ministre des armées, Florence Parly, a expliqué que « ces missiles avaient été mis hors d’usage et étaient stockés dans un endroit qui était destiné à permettre leur destruction. Pour des raisons qui tiennent aux évenements qui se déroulent ce moment en Libye, ces missiles n’ont pas pu être détruit à tant. Ils n’ont jamais été transférés à quiconque ». La ministre ne dit toutefois pas comment ces missiles ont pu finir dans une base des troupes de M. Haftar.

Proximité avec Haftar
L’information, révélée par le New York Times, contraint Paris, une nouvelle fois, à justifier sa politique en Libye, où sa proximité avec l’Armée nationale libyenne (ANL) de M. Haftar, l’homme fort de la Cyrénaïque (est) parti à l’assaut de la capitale début avril, se conjugue avec un soutien formel au camp rival du GAN du premier ministre, Faïez Sarraj, reconnu par les Nations unies.

Le quotidien américain avait attribué mardi à la France la propriété de quatre de ces missiles américains antichar, découverts par les forces loyales au GNA à Gharian, ville reprise fin juin au maréchal Haftar, à 100 km de Tripoli. Le militaire a lancé le 4 avril une offensive sur la capitale. La France reconnaît avoir apporté du renseignement au maréchal dans l’Est et le Sud mais dément tout soutien militaire dans son offensive contre Tripoli.

En 2016, trois militaires avaient péri lors d’une mission de renseignement dans l’Est. En dépit d’un embargo de l’ONU, des livraisons d’armements continuent d’affluer des deux côtés, faisant peser la menace d’une guerre par procuration entre puissances régionales. Depuis le début de l’offensive de Khalifa Haftar, les combats aux portes de la capitale libyenne ont fait 1 048 morts, dont 106 civils, et 5 558 blessés, dont 289 civils, selon un dernier bilan établi mardi par l’Organisation mondiale de santé.

 

Libye: Trois blessés dans la chute de missiles sur l’aéroport de Maitiga à Tripoli

 

Trois employés de la Compagnie aérienne libyenne Afriqiyah Airways ont été blessés dimanche soir après la chute de plusieurs missiles à l’intérieur de l’aéroport de Matiga , le seul qui desserve la ville.

Un autre avion de la même compagnie qui était en maintenance dans un hangar a été touché par un missile tombé près de l’endroit où il se trouvait, selon la direction de l’aéroport.

Auparavant, un avion de la compagnie privée “Al Buraq” en provenance de l’aéroport Tunis-Carthage vers Tripoli a été dérouté vers la ville de Misrata en raison de la chute de roquettes sur l’aéroport de Maitiga.

Cet aéroport est la cible de frappes aériennes et tirs de missiles depuis l’offensive militaire de Khalifa Haftar contre Tripoli.

 

 

Sarraj avertit la Tunisie du danger du regain de force de Daech

 

Le président du conseil du gouvernement de consensus libyen, Fayez Sarraj a déclaré, dans un entretien accordé à la chaîne Sky News, que les combats autour de Tripoli ont eu pour première conséquence, un regain certain de la force de Daech, avec le réveil de nombreuses cellules dormante.

Il a ajouté que cette menace ne concerne pas uniquement la Libye, mais touche toute la région, ajoutant qu’il a prévenu les pays du voisinage du risque du retour de Daech en Afrique du Nord.

Invitation à la clôture du programme d’appui à la gouvernance locale innovante et la stabilité en Libye

 

 

Municipalités efficientes pour des villes prospères

Clôture du programme d’appui à la gouvernance locale innovante et la stabilité en Libye

Le CILG VNG International organise, le 12 juin 2019 à Tunis (hôtel MoMövenpick- à partir de 8h30 du matin), la conférence de clôture du Programme d’Appui à la Gouvernance Locale et la Stabilité en Libye sous le titre  » Municipalités efficientes pour des villes prospères ». Ce programme a duré trois ans et 6 mois en Libye grâce au soutien de l’Union Européenne et le Ministère des affaires étrangères des Pays-Bas.

Lancé par le Centre International de Développement pour la Gouvernance Locale Innovante, relevant du bureau régional de VNG International, l’Agence de coopération internationale de l’association des communes néerlandaises, avec l’appui de l’Union Européenne et le gouvernement des Pays-Bas, ce programme prend fin après avoir intervenu sur plusieurs axes de gouvernance locale. Cette conférence sera l’occasion de mettre la lumière sur les trois axes de la planification et de l’organisation, les services municipaux et l’axe de la transparence, la redevabilité et la participation.

Depuis 2015, 23 municipalités libyennes ont bénéficié du soutien du CILG VNG International dans le but de confirmer leur positionnement comme acteurs clés pour la stabilisation du pays et de les aider à reconstruire la confiance entre gouvernants locaux et citoyens. Durant cette conférence, l’équipe du CILG VNG International présentera les résultats du programme devant une audience internationale constituée de responsables gouvernementaux, des élus locaux libyens, des experts et des représentants de la société civile internationale.

À travers des statistiques, des résultats et des témoignages d’élus locaux et de militants de la société civile libyenne, les participants auront un exposé détaillé des retombées de ce programme qui prouvent l’importance de l’échelon du pouvoir local, aussi bien pour participer à la construction démocratique nationale que pour maintenir une stabilité sur le terrain quand il est plus difficile d’envisager une action coordonnée au niveau national.

Un débat entre acteurs et invités permettra de mettre la lumière sur les opportunités à saisir dans le futur en Libye et à saisir l’occasion pour présenter le nouveau programme destiné à soutenir huit municipalités libyennes sous le titre « Projets pilotes locaux en Libye : renforcer la gouvernance locale en soutenant des municipalités sélectionnées » qui se prolongera sur une année.

Pour plus d’informations, veuillez contacter notre attachée de presse : 55687168