XVMdf050dd2-dae2-11e5-86c9-679b47db606cAprès les bombardements américains sur Sabratha, les forces loyalistes ont repris le centre-ville de Benghazi.

Les lignes militaires bougent en Libye. Alors que la situation politique, qui dépend du projet d’union entre les deux Parlements rivaux de Tripoli et de Tobrouk, est toujours au point mort, c’est du front qu’arrivent les nouvelles. Comme si le bombardement par des F15 américains d’un camp de l’État islamique à Sabratha, vendredi dernier, avait sonné la charge, samedi, l’Armée nationale libyenne (ANL) du général Khalifa Haftar a repris son offensive à Benghazi. Une attaque sans doute épaulée par des forces spéciales étrangères, notamment françaises, qui a conduit à la prise du port et de plusieurs quartiers stratégiques de la deuxième ville de Libye, que contrôlaient les combattants de l’État islamique et leurs alliés d’Ansar al-Charia, liés à al-Qaida.

Depuis le week-end dernier, l’État islamique (EI) est sous pression en Libye, où il ne tient désormais fermement que son bastion de Syrte. Dans l’ouest du pays, les combats semblent se poursuivre à Sabratha. Le raid américain du 19 février aurait tué une cinquantaine de djihadistes. Après avoir nié jusqu’alors la présence de l’EI chez lui, le maire de cette ville située à 70 km de Tripoli vient de la dénoncer et d’appeler à l’aide. Les combattants de l’EI auraient été repoussés du centre-ville, après une courte occupation, par des milices de Fajr Libya, placées sous la tutelle du Parlement de Tripoli.

Les premiers succès de l’ANL

En Cyrénaïque, la région est du pays, l’Armée nationale libyenne du général Haftar, qui dépend du Parlement de Tobrouk, aurait repris dimanche la ville portuaire d’Ajdabiya, tenue jusqu’à présent par des milices islamistes, dont Ansar al-Charia. Cette ville a plusieurs fois changé de camp, au gré des alliances de certaines brigades locales avec les forces du général Haftar. À Derna, la première ville que l’EI avait saisie avant de s’en faire déloger par des brigades islamistes locales, ces dernières ont repris ce week-end les combats, pour pousser plus loin encore les combattants djihadistes. Le plus surprenant, si cela devait être confirmé, aurait été l’appui de l’ANL aux brigades islamistes de Derna qu’elle avait toujours combattues.

«Il n’y a pas vraiment eu de combats»

Les premiers succès de l’offensive de l’ANL lancée samedi à Benghazi sont autrement plus importants. Depuis un an et demi, les troupes d’Haftar étaient bloquées à l’est de la capitale de Cyrénaïque. Mardi, l’ANL s’est emparée du grand district d’al-Laithi, au sud-est de la ville, où de nombreux combattants islamistes étaient installés depuis la révolution, et qui était passé sous le contrôle de l’EI. «Il n’y a pas vraiment eu de combats», assure un habitant venu fêter mardi soir sur place cette «libération», inquiet que les djihadistes aient pu se retirer en bon ordre avec leurs armes. L’ANL annonce avoir également enlevé le camp de la milice Rafallah al-Sahati, au sud de la ville, deux autres camps militaires, au sud-est, le petit port d’Almressa, à l’ouest, et, en centre-ville, le port près de la cour suprême, haut lieu de la Révolution. En face de l’ANL, les milices islamistes tenaient mercredi les quartiers de Sabri, Souq al-Hout, en centre-ville, et plus loin, au sud, al-Quarsha et Si Faraj.

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