Hanns Seidel- Wafa

 

Séminaire scientifique autour du thème « la société civile et la transition démocratique en Libye : les causes du déclin et les stratégies de relance »

Tunis les 4 et 5 MAI 2016

Le Centre Maghrébin d’études sur la Libye et la Fondation Hanns Seidel ont organisé un séminaire autour du thème « la société civile et la transition démocratique en Libye : les causes du déclin et les stratégies de relance » les 4 et 5 mai 2016 à l’hôtel le Diplomat à Tunis, avec la participation de nombreux chercheurs et représentants d’ONG libyennes.

Ont pris la parole à la séance d’ouverture Dr. zeyd
AlDailami délégué régional de la fondation Hanns Seidel pour la Tunisie, l’Algérie et la Libye, M. Rachid Khechana directeur du CMEL, ainsi que les ambassadeurs Slaheddine Jemali et Mondher Rezgui. Les intervenants ont insisté sur le rôle primordial de la société civile dans le retour à la stabilité et la relance de la transition démocratique en Libye.

La professeure Houda Mezioudet a traité, dans sa conférence inaugurale, des spécificités de la société civile libyenne caractérisée par des habitudes et des mœurs ou les liens tribaux jouent un rôle souvent déterminant.

Les actes du séminaire ont été répartis sur trois séances et une dizaine de communications qui ont fait l’objet d’un débat fructueux et profond entre les participants autour du concept de société civile et la représentation du rôle qu’elle peut jouer dans la construction de la nouvelle Libye.

Le séminaire a été clôturé par la présentation des recommandations suivantes :

1) Définition du concept de société civile:
La société civile est constituée d’un tissu composé d’associations bénévoles, culturelles, sociales et humanitaires qui fonctionnent indépendamment de l’Etat et occupent l’espace situé entre la famille et les institutions étatiques. Elles s’engagent à respecter les principes d’égalité entre ses membres femmes et hommes, jeunes et adultes, toujours dans le cadre du respect des normes de tolérance et de la gestion pacifique de la diversité et de la différence. Ce sont des organisations établies conformément aux lois en vigueur et auxquelles on adhère librement.

2) La société civile a joué un rôle pionnier dans le déclenchement de la Révolution du 17 Février 2011 et dans les différents changements qui l’ont suivi. Toutefois, elle a vécu un déclin au cours des deux dernières années à cause de l’omniprésence des milices armées, ce qui a rendu cruciale la relance de son rôle, ainsi que de lui donner les capacités et les outils lui permettant de reprendre ses activités.
Sur cette base les participants ont formulé les suggestions et recommandations suivantes:

* Insérer dans la nouvelle constitution de la Libye un paragraphe garantissant la liberté et l’indépendance des associations de la société civile.

* Veiller à l’indépendance de la société civile de manière à lui conférer un rôle important dans le développement et l’émancipation de la société libyenne.

* Ouvrir les voies de dialogue et de communication entre la société civile et les institutions de l’Etat.

* Vaincre les difficultés de financement afin de prémunir ces associations de la pression exercée sur elles par les bailleurs
de fonds étrangers.

* Organiser des cycles de formation visant à favoriser l’émergence d’un leadership associatif, en s’inspirant des expériences des pays voisins en la matière.

* Unifier les mécanismes d’enregistrement des institutions de la société civile et simplifier les formalités de déclaration de constitution d’associations nouvelles.

* Œuvrer à mettre en place des mécanismes de réseautage entre les conseils municipaux et les institutions de la société civile, en levant les obstacles qui le freinent.

* Renforcer la coopération tuniso-libyenne afin de soutenir les institutions de la société civile dans les deux pays à travers des initiatives communes dont l’organisation de cycles de formation et l’organisation d’une rencontre annuelle entre des responsables et des membres d’organisations de la société civile des deux pays.

*Réaliser une étude scientifique sur l’état des lieux des sociétés civiles tunisienne et libyenne.

* Créer un site web dédié au grand public pour faire connaitre les
réalisations et les initiatives de la société civile dans les deux pays.

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