La contrebande pétrolière connaît un réel essor en vertu d’accords qui seraient établis entre des milices libyennes et des familles de la mafia sicilienne.
Sabratha est une localité située à l’extrémité occidentale de la côte libyenne. Fondée par les Phéniciens et renommée pour ses ruines romaines antiques, cette partie historique du littoral nord-africain est devenue aujourd’hui un refuge de combattants et un haut lieu de la contrebande de carburants.

Si vous attendez la tombée de la nuit, vous verrez des dizaines d’hommes qui remplissent des navires de pétrole”,

indique Davide, la cinquantaine, ingénieur originaire du nord de l’Italie qui travaille depuis des années dans l’Ouest libyen et qui a souhaité, pour sa sécurité, être présenté sous un faux nom. “J’ai vu des dizaines de navires, des dizaines de pétroliers lever l’ancre sous les yeux des gardes-côtes locaux, poursuit-il. Les milices armées qui contrôlent le secteur compris entre Zawiya et Sabratha se partagent l’activité avec la complicité de la police et des gardes-côtes.” Le carburant, explique-t-il, est acheminé vers les ports européens “sous les yeux de ceux qui sont censés surveiller les côtes. Tout le monde est au courant.”

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