Misratis et Taouerghis insistent que cette fois, c’est la bonne. Laquelle insistance se justifie par le fait que l’accord entre Taouergha et Misrata a été annoncé plusieurs fois par le passé, sans que rien ne se passe sur le terrain. Depuis l’été 2011, les Taouerghis ne cessent de recevoir des promesses de la part des gouvernements successifs (Abderrahim Al Kib, Ali Ziden, etc.). Ce qui est nouveau, c’est que cette fois-ci, l’accord dispose de mécanismes de mise en application et de financement.

C’est le régiment du centre de l’armée nationale libyenne, celui qui a libéré Syrte, qui se chargera de la réinstallation des déportés de Taouergha dans leur ville. Côté financier, c’est le gouvernement de Fayez Al Sarraj qui couvrira la note de 463 millions de dinars libyens. Al Sarraj a confirmé cet engagement dans une déclaration publique.

Les 463 millions de dinars, mentionnés par l’accord conclu entre les villes de Taouergha et Misrata, vont servir à des compensations pour les deux parties en contrepartie des dégâts subis. Il s’agit aussi d’œuvrer à renforcer les infrastructures dans les deux villes. Le président du Conseil local de Taouergha, Abderrahmen Chakchak, précise que chaque famille déportée de Taouergha va recevoir 12 000 dinars libyens, en plus des réparations de leurs domiciles. La somme totale accordée aux habitants de Taouergha s’élève à 170 millions de dinars libyens.

Chakchak a insisté sur le fait que l’objectif des Taouerghis est le retour à leurs terres et leurs habitations. «Nous avons confiance que le régiment du centre va sécuriser les déportés et garantir leur retour», a-t-il précisé. A souligner que les statistiques parlent de 25 000 à 30 000 Taouerghis, qui ont été déportés en août 2011. Les plus grands contingents se trouvent à Tripoli, Benghazi et Beni Walid.

Libération de Benghazi

L’organisation du retour se fera par des commissions spécialisées. Comme ce fut pour Syrte, le retour se ferait par vagues, à partir du 1er février, encore faut-il rendre viable, le plus rapidement possible, la ville de Taouergha.

Au plan de la sécurité, c’est aussi l’embellie à l’est du pays. A Benghazi, le porte-parole du commandement des forces spéciales, Miloud Zouay, a déclaré, le samedi 30 décembre à El Watan, que «les dernières poches de Daech et de leurs alliés à Benghazi, autour du dépôt municipal de la ville dans la zone de Sidi Kheribich, ont été nettoyées». Des sources hospitalières de Benghazi ont déclaré que les unités du Croissant-Rouge ont relevé 18 cadavres, retrouvés dans les décombres de la zone libérée.

Suite à la libération complète de la ville de Benghazi, le président du Parlement libyen, Salah Aguila, a félicité l’armée et les habitants libyens de cet acquis. Il a appelé à «exploiter les victoires de l’armée dans la bataille pour la réconciliation nationale libyenne».
Sur un autre niveau, la Cour suprême libyenne va examiner le 21 janvier 2018 le recours présenté par l’Instance supérieure constitutionnelle contre le jugement d’un tribunal d’El Baydha, gelant le projet de la Constitution.

Lequel jugement a déjà empêché le Parlement libyen d’appeler à un référendum populaire pour adopter le projet de Constitution. Les belligérants (Tripoli et Tobrouk) attendent impatiemment le jugement de la Cour suprême. Les deux parties se sont engagées à reconnaître ledit jugement.

 

 

 

 

 

 

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