Le blocage du croissant pétrolier en Cyrénaïque par le maréchal Haftar provoque l’effondrement de l’or noir libyen.

Le pétrole libyen est quasiment à l’arrêt, ajoutant au chaos ambiant. Depuis la fermeture, à la mi-janvier, d’installations pétrolières stratégiques par le maréchal dissident Khalifa Haftar, en Cyrénaïque (est) et dans le Fezzan (sud), la production d’or noir en Libye a plongé de 90 %, passant de 1,2 million de barils par jour à 110 000.

Jamais l’ex-eldorado pétrolier d’Afrique du Nord, pourtant déjà durement éprouvé par les turbulences ayant suivi la chute du régime de Mouammar Kadhafi, fin 2011, n’avait connu une baisse aussi spectaculaire de sa principale ressource (65 % du produit intérieur brut), sur un laps de temps aussi court. « Ce blocage est une tragédie, un désastre qui va détruire l’économie libyenne », déclare au Monde Mustafa Sanalla, le président de la compagnie publique National Oil Company (NOC).

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Cet effondrement du pétrole libyen est perçu de manière contrastée. D’un côté, il aggrave l’infortune de la population à un moment où la « bataille de Tripoli », déclenchée en avril 2019 par le maréchal Haftar, se radicalise à la faveur de l’escalade d’ingérences étrangères. L’assèchement des revenus pétroliers (95 % des recettes fiscales) conjugué à l’aggravation des coupures d’électricité, et donc d’eau, exacerbent les difficultés quotidiennes.

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